28.8.07

Me encanta esta parte...

(dedicado a Iván Reguera, un@ de l@s bloguer@s personas más íntegras que conozco)

"Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? une peau
Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?...
Non, merci. D'une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S'aller faire nommer pape par les conciles
Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ?
Etre terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : "Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ?"...
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l'oeil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, -ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,
Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !"

Rostand, Edmond. Cyrano de Bergerac, escena 2a, cuadro VIII.

"¿Y qué quieres que haga?
¿Buscarme un protector? ¿Un amo tal vez?
Y como hiedra oscura que sube la pared,
medrando sibilina y con adulación,
¿Cambiar de camisa para obtener posición?
¡No, gracias!
¿Dedicar, si viene al caso, versos a los banqueros?
¿Convertirme en payaso?
¿Adular con vileza los cuernos de un cabestro
por temor a que me lance un gesto siniestro?
¡No, gracias!

¿Desayunar cada día un sapo?
¿Tener el vientre panzón? ¿Un papo
que me llegue a las rodillas
con dolencias pestilentes
de tanto hacer reverencias?
¡No, gracias!

¿Adular el talento de los camelos?
¿Vivir atemorizado por infames libelos
y repetir sin tregua: «Señores,
soy un loro, quiero ver mi nombre
escrito en letras de oro!»?
¡No, gracias!

¿Sentir terror a los anatemas?
¿Preferir las calumnias a los poemas?
¿Coleccionar medallas? ¿Urdir falacias?
¡No, gracias!
¡No, gracias!
¡No, gracias!...

Pero cantar... Soñar... Reír... Vivir... Estar solo...
Ser libre, tener el ojo avizor,
la voz que vibre, ponerme
por sombrero el universo,
por un sí o por un no.
Batirme, o hacer un verso...
Despreciar con valor la gloria y la fortuna,
viajar con la imaginación ¡a la luna!.

Sólo al que vale reconocer los méritos,
no pagar jamás por favores pretéritos,
Renunciar para siempre a cadenas y protocolos.
Posiblemente no volar muy alto
Pero solo..."


4 comentarios:

fridwulfa dijo...

¡AMEN!

Awake at last dijo...

XDD

Mks.

IVAN REGUERA dijo...

JODER, qué emoción, así ya por la mañana... ¡¡Gracias Awake!!

Awake at last dijo...

De nada, rei

Un abrazo.